Pas de manifestation à Pau ces mardi 29 et mercredi 30 juillet, mais l’AFPS ne s’est pas contentée de se croiser les bras. Nous étions, comme chaque année depuis 2009, au festival Emmaüs Pau-Lescar.
Festival qui a fait le plein avec 25.000 entrées soit le maximum autorisé pour la sécurité pour 2 jours.
Comme chaque année un village associatif (une quarantaine d’associations) accueille les festivaliers avant qu’ils n’aillent aux concerts. Et avec les événements tragiques de Gaza le stand de l’AFPS a accueilli un grand nombre de personnes venus s’enquérir des nouvelles alarmantes de chaque jour et nous demander pourquoi et comment nous laissons faire cela. Ce que tous les militants ont souligné, c’est la jeunesse de nos interlocuteurs, au moins les trois quart (normal, nous direz-vous, le festival est d’abord festif). Pourtant ils ont été disponibles pour nous entendre, certains sont même restés une heure ou sont revenus poser de nouvelles questions. Ils viennent de tous les coins de France avec une question qui revient sans cesse : « Est-ce qu’il y a une AFPS dans notre ville ou notre région, nous voulons participer à la solidarité avec le peuple palestinien ? » Nous leur avons montré comment trouver le groupe le plus proche de chez eux par l’intermédiaire du site internet.
Ou comme nous le demandent Camille et Clément, deux étudiants de Strasbourg pour qui l’idée de créer un mouvement de solidarité avec la Palestine dans leur université est devenu nécessaire. Nous avons été durant ces deux jours témoins de réactions de la part de centaine de jeunes qui souhaitent en savoir plus sur la question palestinienne en général et en particulier sur les bombardements qui visent une population civile à Gaza. Choqués et horrifiés, ils se posent des questions, ils s’arrêtent devant chaque photo, chaque texte. Un groupe de 6 jeunes choqués par les photos exposées et par l’affiche qui montre l’arrestation de jeunes mineurs n’ont pu retenir leurs larmes. Une jeune fille de 20 ans très touchée à dit en criant : « Que fait la France, que fait le Monde, il faut arrêter ces massacres. Pourquoi on ne nous dit pas la vérité ? »
Nous avions préparé et distribué des centaines de tracts représentant les 4 cartes qui symbolisent l’évolution de la colonisation en Palestine et qui a eu beaucoup d’échos sur les jeunes. Une réaction nouvelles pour nous, certains qui sont encore très jeunes (baccalauréat tout neuf en poche) nous ont expliqué que bien qu’à leur programme d’histoire-géo il n’avait pas abordé ce sujet à l’école car d’après leur professeur, ce sujet est si chaud qu’aucune question sur la région ne sera jamais posée au bac. Nous avons donc joué au prof. Sauf deux jeunes filles qui nous ont dit avoir une prof qui avait fait au moins 2 cours sur le sujet et celle là disait avoir vu un exemplaire des quatre cartes, pourtant absentes des livres d’histoire nous semble-t-il. Notre journal, un numéro spécial de 8 pages pour le festival, a aussi eu beaucoup de succès.
Les jeunes ont acheté beaucoup de badges et les ont aussitôt mis pour aller aux concerts.
Présent de 9 heures du matin à 20 heures, nous étions crevés au bout des 2 jours, crevés, mais heureux. Expérience unique … que nous renouvellerons encore l’année prochaine bien sûr.
Nous remercions Les Compagnons d’Emmaüs de Lescar-Pau pour leur accueil (lire aussi le dernier numéro de Palestine Solidarité à la page 15.
Yves G.